top of page
Rechercher

Se planter… pour pousser !

En racontant à une personne de mon entourage que j’allais être interviewée pendant 45 minutes/1 heure pour un podcast, elle m’a répondu « c’est long, tu n’as pas intérêt à te planter » j’ai tellement halluciné par cette réponse que j’en suis restée bouche bée.

En 2022, il y a encore des personnes qui pensent comme ça ?


Si je ne m’étais pas plantée des centaines de fois, je ne serai pas la personne que je suis aujourd’hui et je ne pourrai pas vous accompagner avec mon expérience et ce que j’en ai tiré. La maturité ne s’acquiert pas en restant sur son fauteuil à lire des livres de développement personnel. Elle s’acquiert en se frottant au monde, en se surprenant soi-même, en se piquant parfois. Il n’y pas de meilleure école que l’expérience et l’interaction avec l’autre.


Alors j’ai décidé de vous raconter ma plus grande peur : parler en public.


Je suis à la fois réservée et enjouée, je me sers du rire pour détendre l’atmosphère et pour ensuite prendre la parole. Mais je n’ai pas toujours réussi à faire ça.


Petite, je m’étais fait croire qu’on ne pouvait prendre la parole que pour dire des choses très structurées, très mentale (c’était comme ça que je me représentais l’intelligence). Je passais mon temps à lire, par plaisir mais aussi parce que je ne me sentais pas bien avec les autres enfants. J’ai passé beaucoup de récréation dans la classe avec mon bouquin. J’ai vite compris que ça impressionnait les adultes et j’ai commencé à apprendre par cœur des expressions qui revenaient au fil des pages pour pouvoir discuter avec les gens.


J’ai donc parlé et écrit comme dans les livres, alors que je fais des jeux de mots à longueur de journée dans ma tête grâce à ma dyslexie et que je vis dans une comédie musicale, colorée et plein d’émotions. Vous voyez le décalage ?


En échec scolaire, j’ai été diagnostiquée haut potentiel vers 14/15 ans. Sauf que j’ai tout de suite effacé cette information parce que je voulais être comme tout le monde.


J’ai passé mon oral de bac français à pleurer parce que je suis tombée sur l’Albatros de Baudelaire et que c’était un de mes poèmes préférés. Submergée par l’émotion je n’ai pas pu dire tout ce que je savais et j’ai eu 8. J’ai fini par accepter d’aller dans un lycée qui était adapté à mon profil et… j’y ai passé ma plus belle année scolaire. On avait des oraux toutes les semaines, des professeurs bienveillants et je me suis entraînée. Grâce à eux, j’ai enfin pu aligner 3 mots en situation d’examen, avoir mon bac et même aller en classe prépa.


Les entretiens d’embauches sont horribles pour moi, tout comme raconter mon parcours à un dîner avec de nouvelles personnes, parce que ce parcours est complètement atypique et qu’on me demande souvent « mais quel est le fil rouge ? » Moi je pense « eeeeeuh je ne sais pas… la vie… Moi ? » Je ne sais pas expliquer pourquoi j’ai fait tel choix, je l’ai fait c’est tout. J’ai essayé, je me suis plantée un peu, beaucoup et puis j’ai ajusté, je me suis adaptée ou j’ai recommencé à zéro.


J’ai fait du théâtre, j’ai été coachée, thérapisée, j’ai fait du chant…


En 2015, j’ai dû parler avec un micro devant 40 personnes pour animer un séminaire. Je n’étais pas préparée, ça a été catastrophique et j’ai vomi pendant 2 jours.

Et je m’étais dit « plus jamais » !


Et pourtant, j’ai commencé à donner des cours de yoga en entreprise en 2016 avec des groupes allant de 5/6 à 12 personnes. Je commençais le cours en tremblant et en espérant que ça ne se voit pas, je me donnais un air sérieux pour me sentir légitime.

Des élèves ont dit à la personne qui m’employait qu’ils s’emmerdaient dans mes cours. Elle me l’a dit et après une grosse crise de larme je me suis réinventée, j’ai appris à être plus légère. Au début je me sentais mal, j’avais l’impression d’être décalée par rapport au cadre imposé au travail et en fait j’ai découvert que faire rire mon auditoire me détendait aussi et que j’avais amputé une partie de moi-même : l’humour.


Et puis je me suis dit que j’avais le choix, que je pouvais transmettre sans me créer des nœuds au ventre, alors j’ai créé des ateliers avec peu de personnes parce que je me sens mieux avec les petits groupes. J’ai appris à dire à haute voix, les jeux de mots que je gardais pour moi. Et le plus drôle c’est que ces jeux de mots sont en fait mes perceptions subtiles et me permettent de faire bouger la structure inconsciente des gens ! Maintenant c’est mon métier !


Il y a un an, je me suis surprise à penser que j’avais envie d’aller plus loin parce que j’avais des choses à dire : j’ai fait quelques videos, j’ai eu peur mais je l’ai fait. Elles ne sont pas parfaites mais je m’en fous. Il y en aura d’autres !


J’ai participé à un live Instagram en décembre : 2 minutes avant de passer, je me disais « mais Gwen, qui t’a demandé de faire ça ??? Aaaaarghhhh »

Je me suis pris un verre de vin et je me suis lancée (et oui, d’ailleurs je ne l’ai pas dit mais mes 1er textes que je publiais sur ma page Facebook en 2019, je buvais une petite bière pour m’aider à le faire tellement j’étais terrorisée à l’idée de montrer ce que je ressentais et je faisais des brouillons aussi). Maintenant j’écris directement sur mon ordinateur et sans picoler, ahah !


Il y a quelques semaines, après avoir dit à ma plus vieille amie (on se connaît depuis qu’on a 7 ans) : « tu sais en fait avant je ne parlais pas parce que je pensais que ce que je disais n’étais pas intéressant ».

Et là, je me suis dit, heureusement que je me suis plantée car je ne me serai pas (re)découverte ! C’est tellement naturel chez moi de relever les défis que je ne me rendais pas compte de mon talent : l’adaptabilité.


Maintenant je rêve plus grand et je me dis qu’en accompagnant les gens en les bousculant (mais toujours avec bienveillance), en incarnant cette personne qui aime la difficulté je leur montre qu’on peut avoir foi en sa personnalité profonde.

Aux Rythmes du Soi, c’est moi, c’est mon parcours un peu accidenté, loin d’être lisse et parfait.

On peut relever des défis en riant même si c’est inconfortable ou douloureux sur le moment.

On peut pleurer de soulagement en se sentant enfin à sa place.

Il n’y a pas de règle.


Tout ce que j’ai fait pour en arriver là est parti d’un blocage et d’un nombre incalculable de plantages. Il y en aura d’autres et c’est très bien comme ça !

Je ne conçois pas ma vie sans challenge qui me font grandir (rien à voir avec le fait de régler des problèmes, ce n'est pas la même énergie).


Ce que vous considérez comme un frein, moi je le vois comme un levier de changement.

Ce que vous cachez, je vous le montrerai (si vous êtes prêts) et vous en ferez votre force.


Travailler sur soi demande du courage et je vous accompagnerai sur ce chemin si vous en avez envie !


Merci à la personne qui a sorti cette phrase, je n’aurai pas écrit ce texte sans elle !


33 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page